Très chers
amis, je sais que comme moi, vous êtes des passionnés des questions africaines.
Il y a de ceux qui parlent des difficultés que connait l'Afrique et il y a de
ceux qui proposent des solutions. Parmi ces approches de solutions, parfois,
certaines nous font rire pendant que d'autres nous font réfléchir sur la
capacité des dirigeants africains à sortir du bourbier leurs peuples
respectifs. Je me suis penché sur le sujet pour chercher à comprendre pourquoi
après tant d'années et après tant d'efforts, les résultats restent-ils toujours
mitigés dans la plupart des cas ? Dans cet article, je partage avec vous mes
interrogations ; lesquelles interrogations je crois vous donneront matière à réflexion
pour participer d'une manière efficiente aux propositions de solutions. Sur mon
site web personnel, je ferai régulièrement des propositions ou partagerai avec
vous mes analyses; je partagerai également des alertes aux dirigeants africains ainsi que
des recommandations si nécessaire.
Après des années de réflexion sur ce sujet qui nous est tous cher, je me suis demandé cette question : " Et si nos problèmes ressemblaient à des arbres, que font nos dirigeants en termes de résolution de ces problèmes ?"
1- Il se peut qu'ils soient dans des solutions de très court terme et donc se contentent d'arracher les feuilles aux arbre-problèmes
Imaginez que pour détruire un arbre, vous choisissez d'arracher les feuilles de ce dernier. Quand allez-vous finir d'arracher les feuilles pour enfin détruire l'arbre ? Ne voyez-vous pas que lorsque vous aurez fini d'arracher les feuilles d'une branche, elles pousseront de nouveau dans quelques mois ? Mais si nos dirigeants qui ne sont pas des idiots sont parfois amenés à agir de la sorte, qu'est-ce qui peut bien expliquer cela ?
Qu'est-ce qui peut expliquer cela?
Il
y a principalement deux facteurs qui peuvent expliquer cette option :
1- La nécessité d'agir maintenant et maintenant même sur tous les plans
Pour toute
personne qui analyse sérieusement la situation de nos pays, elle se rendra
compte que les choses ne sont pas aussi évidentes que ça. Il faut être très
naïf pour prétendre avoir une solution magique. Je ne sais pas si vous avez
remarqué ; les ignorants parlent beaucoup ; pour eux, tout est simple. La
réalité, c'est que bien de personnes ne trouvent pas encore à manger ou à boire
de l'eau potable ; bien de gens ont de ces besoins si urgents et qui ne peuvent pas
attendre. Comment comptez-vous aller leur expliquer d'attendre pour que
vous pussiez trouver une solution une fois de bon ? Attendront-ils jusqu'à mourir
pendant que vous mettez en œuvre votre solution à long terme ?
2- Le manque de moyens financiers
J'entends bien
de gens dire que nos pays sont riches. Ce n'est pas vrai chers amis. Pour ceux
qui ne le savent pas, il ne suffit pas de voir les recettes d'un pays pour dire
que le pays a de l'argent. Il est impératif aussi de connaitre ces charges.
C'est cette différence qui fait conclure si un pays est riche ou pas. Vous
savez comme moi que nos pays ne disposent pas d'entreprises locales
suffisamment fortes et suffisamment conséquentes pour porter le financement de
nos projets. Vous savez avec moi que les habitants de nos pays ne paient pas
assez aussi d'impôts comparativement aux pays dits développés. Quelqu'un me
dira qu'on devrait le faire donc... Et je dirai à la personne qu'on n'a pas les
mécanismes de suivi qu'il nous faut notamment la digitalisation. La personne me
dira donc de le faire... Et je dirai que la population n'est pas prête à
utiliser les outils digitaux... Parce que ne l'oubliez pas, nos pays ne se
résument pas à leurs grandes villes. N'oubliez pas que nos Etats sont
obligés de recruter beaucoup et donc de supporter de grandes dépenses même si
on aurait bien voulu que cet argent nous serve à construire plus de routes,
d'investir dans l'éducation, dans la santé, etc. Parfois même, nous sommes
dans l'obligation de faire des prêts parfois pour aller distribuer aux
nécessiteux qui ont faim et ne peuvent attendre. Oui, c'est bien dommage, je le
sais.
D'autres
regardent le train de vie de certains dirigeants et jugent sur la richesse du
pays. Allons-y, je vous donne une image. Si vous êtes 1 000 000 à vous partager
1 000 000 000 chacun aura 1 000 pour son compte. J'ai fait exprès de ne pas
mettre une devise. Mais soyez rassurez, ce n'est pas en dollars ni en euros.
Maintenant, si une personne pique pour lui seul 300 000 000, allez-vous dire
que s'il y avait justice tout le monde aurait 300 000 0000 ? Non n'est-ce pas ?
C'est bien ça notre réalité chers amis. J'espère que mon exemple est bien
placé. Autrement, j'aurai l'occasion de vous présenter une autre image un jour.
Mais croyez-moi, nos pays sont pauvres.
D'autres
encore pensent que c'est parce que nous avons des minerais à l'état brut que
nous sommes riches. Non. Si je vous apprends que j'ai mis de des ingrédients
dans un coffre-fort et que vous n'avez pas les clés ni aucun moyen pour
accéder, vous convenez avec moi que vous pouvez mourir de faim... Supposons que
vous trouvez un moyen d'accéder à ces ingrédients et que vous n'avez pas de
quoi préparer, vous faites comment chers amis ?
S'en sortirons-nous un jour avec cette approche de résolution de problème ?
A cette
allure, franchement, on n'en sortira pas ; c'est certains. Cela
explique en partie pourquoi nos pays peinent encore à prendre leur envol.
Pourquoi
suis-je pessimiste ? Pour la simple raison qu'on se retrouvera dans un
cercle vicieux.
En effet, dans
ce schéma, jamais, on ne parviendra à éradiquer la pauvreté ; et toujours, on
aura des urgences à gérer avec des prêts qui nous coutent tellement chers en
termes d'intérêts bancaire du fait que nos pays sont considérés comme risqué du
fait de notre capacité de production faible de notre instabilité politique qui
ne rassurent pas.
S'il faut
s'endetter pour le social, comment allons-nous être en mesure de rembourser ?
Si le social nous prend beaucoup de nos maigres sous, l'économie en pâtira
forcément.
2. Il se peut qu'ils soient dans des solutions de court terme en se contentant de couper les branches de ces arbre-problèmes
Si nous nous
référons à notre exemple précédent où les solutionneurs arrachaient les
feuilles de l'arbre dans l'espoir de le détruire, ici, on fait bien mieux. On
essaie de couper les branches à l'arbre-problème. Cela suppose qu'on a eu
quelques moyens pour pouvoir enclencher la démarcher de couper. Au moins
quelques machettes sont entre nos mains.
Pourquoi nos dirigeants sont-ils parfois amenés à faire usage de cette approche ?
Deux raisons
principales peuvent expliquer cela.
1- Plusieurs secteurs à couvrir au même moment
Malheureusement,
tous les secteurs demandent ; tous les ministères veulent réaliser des choses.
Ce qui arrive très vite, c'est que déjà, tous les problèmes ne peuvent être
résolus pour chacun des secteurs. Et comme les choses sont liées, alors, on
stagne au final même si chaque secteur essaie de faire quelque chose ; même si
la volonté y est et la détermination ne manque pas. Vous ne pouvez pas
bien former un enfant qui a faim. Vous ne pouvez pas financer un entrepreneur
qui n'a pas à sa disposition une main d'œuvre qualifiée. Etc. En effet, tout
est lié.
2- Les moyens sont insuffisants
Etant donné
que tous les secteurs réclament et que nous n'avons pas suffisamment de moyens
financiers pour donner à tous les secteurs, alors, chacun prend des miettes.
Que faire avec des miettes alors que tout est faire ? Généralement, j'entends
des gens se plaindre qu'ils ne savent pas pourquoi ce ministre très intelligent
ne parvient pas à faire des reformes. D'autres vont à conclure que le pouvoir
rend bête ou encore que la volonté n'y est pas. C'est faux chers amis. Il se
peut qu'il y ait quelques cas isolés qui ne sont pas brillants ni motivés. Mais
en général, le problème est ailleurs, le problème, c'est que les moyens ne sont
pas disponibles pour agir. Je suis d'accord avec ceux qui diront que le peu
d'argent n'est pas bien géré dans certains cas. Oui, c'est vrai. Parfois, il y
a un problème de priorité et parfois des détournements ou encore de la
corruption qui conduit à des livrables qui ne durent pas dans le temps.
Parviendrons-nous à détruire définitivement ces arbre-problèmes de cette manière ?
Il est aussi
clair que parvenir un jour à se faire respecter par les pays dits développés
prendra encore des siècles à cette vitesse.
Pourquoi donc ?
Pour la simple raison aucun secteur ne sera au top et comme tout est lié, tous
les efforts seront réduits à néant à un moment donné. Supposons que TOGO Invest
parvienne à convaincre les investisseurs de venir investir dans notre pays et
qu'ils viennent. Que se passera-t-il si la main d'œuvre n'est pas qualifiée ?
Des faillites forcément. Supposons que le ministère du numérique digitalise
tout ce qui est nécessaire, la population est-elle éduquée pour suivre ?
Parfois quand je vois mes amis qui proposent des solutions de digitalisation de
l'agriculture au Togo alors que la plupart des agriculteurs ne sont pas orienté
digital, je me pose bien des questions... Ne sommes-nous pas en train de créer
des poissons avant de créer l'eau ? Point d'interrogation comme le dirait
quelqu'un. Lol.
3. Et s'ils prenaient leurs courages à deux mains pour déraciner ces arbre-problèmes ?
La grande
question qui se pose mais qui ne s'impose pas forcément, c'est celle-ci : Et si
on prenait le temps d'aller chercher les moyens de déraciner l'arbre une fois
de bon ?
Oui je sais,
cela prendra beaucoup de temps pour parvenir. Oui je sais, cela demandera
beaucoup de sacrifices aux populations dans l'urgence. Oui je sais, cela
demandera de la part des dirigeants trop de travail et des nuits blanches. Oui
je sais, on n'a pas les moyens pour. Oui je sais, tout est urgent et nous ne
pouvons pas nous donner le luxe d'aller secteur par secteur. Oui je sais, nous
ne pouvons pas demander à nos populations de prendre en charge certaines
charges sociales à cause du fonctionnement déjà en place. Oui, je sais ! Oui,
je sais ! Oui je sais !
Mais, et si
notre seul espoir de parvenir à une dignité mondiale était de revoir tout le
système et toute l'approche actuelle ? Et si nous devrions trouver de nouveaux
moyens de financement de nos reformes ? Et si nous devrions plutôt opter par
l'approche secteur par secteur ? Et si nous devrions nous pencher sur des
solutions à long terme en expliquant à nos populations le prix à payer pendant
les années à venir ?
Je me demande
tout simplement. Les réponses, c'est à chacun de proposer. Pour ma part, je
proposerai une approche de solution dans les mois à venir. Laissez vos analyses
en commentaires sans verser dans les insultes. Soyons courtois et polis et apportons
chacun nos points de vue pour permettre à chacun de mieux percevoir et de mieux
comprendre. Ce qui compte sur ce site, ce sont les contributions constructives.
Vive l'Afrique, Vive L'humanité.
Yendougoun Lare
22-10-2023Très pertinent 🙌🏾🙌🏾
DJABINES
23-10-2023Merci cher ami
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